Mis à jour le 21/08/2018 par Damien
J’habite une merveilleuse région en France, préservée par le réseau de sites européens Natura 2000, destiné à préserver la biodiversité. Ces sites relèvent de la Directive européenne oiseaux (1979) et de la Direction européenne habitats (1992). Il s’agit de promouvoir une protection et une gestion des habitats des espèces végétales et animales qui prennent en compte toutes les exigences scientifiques, économiques, sociales, culturelles ainsi que les pratiques locales et régionales.
Le réseau Natura 2000 n’a donc pas vocation à créer des sanctuaires de la nature où toute activité humaine serait proscrite. Au contraire, la sauvegarde de la Biodiversité peut nécessiter le maintien, voir l’encouragement d’activités humaines.
Préservation des oiseaux et activité humaine compatibles
L’époque est révolue où le paysage campagnard n’était partout que maillage de haies vives, bosquets et prairies parsemées de vieux arbres qui finissaient par pourrir sur pied. Les animaux sauvages, les oiseaux en particulier, trouvaient à foison dans ce décor des sites où s’installer et élever leurs jeunes.
La végétation fournissait une multitude de cavités propices aux espèces cavernicoles qui n’avaient que le mal de choisir la meilleure, c’est à dire la mieux exposée, la plus confortable et la mieux préservée des prédateurs.
Les techniques et la politique agricoles modernes exigeant de grands espaces libres d’un seul tenant et l’élevage extensif ne présentant plus une rentabilité suffisante malgré la qualité de ses produits, les haies et bosquets sont partis en fumée en quelques décennies. Tous les animaux dont l’existence est liée aux milieux verdoyants que pouvaient fournir les étendues bocagères se retrouvent « parqués » dans les îlots de verdure épargnés par les machines. Parallèlement, les villages, initialement installés dans les zones défrichées, sont dans bien des régions les endroits les plus boisés et les jardins sont un refuge ultime pour les animaux sauvages.
La mutation des milieux « naturels » entraîne une modification profonde des populations animales et occasionne parfois des raréfactions dramatiques. Les raisons de raréfactions sont par ailleurs nombreuses. Parmi les moins négligeables, citons la circulation automobile, très meurtrière, la pollution de l’air et des eaux, le braconnage et les épandages d’insecticides qui tuent proportionnellement plus d’oiseaux que d’insectes. A ces raisons majeures, viennent s’ajouter l’urbanisation, la rénovation de l’habitat rural (que de Chouettes effraies expulsées !), les lignes électriques à haute tension, etc…
Parmi les oiseaux de nos campagnes, les cavernicoles font partie des plus touchés par l’évolution des activités humaines durant ce dernier demi siècle. L’abandon des vieux vergers, la coupe systématique des vieux arbres non rentables, la démolition ou la rénovation des vieux bâtiments ont rendu les cavités favorables à la nidification si rares qu’ils sont souvent amenés à s’installer dans le premier trou venu, qu’il soit propice ou non, rendant aléatoire le bon déroulement de la reproduction.
De l’intérêt d’avoir un nichoir à oiseau
Un moyen simple et efficace de favoriser la nidification des oiseaux est la pose de nichoirs adaptés se substituant aux sites naturels détruits. Poser des nichoirs est un acte de protection de la nature qui n’a rien de dérisoire : une espèce peut être maintenue grâce à cette seule action. La méthode offre l’avantage d’être à la portée de tous (en ce qui concerne les espèces anthropophiles tout au moins), mais aussi de procurer des cavités bien adaptées aux besoins des oiseaux à accueillir, de mettre les nichées à l’abri de la prédation et du dérangement et de permettre le contrôle de la reproduction.
Tous les jardiniers, maraîchers, arboriculteurs trouveront une raison non négligeable de protéger les oiseaux : tous les oiseaux des jardins et, a fortiori, ceux susceptibles d’habiter un nichoir, sont insectivores durant la période de reproduction ou nourrissent leurs petits avec des insectes, larves, chenilles, oeufs, etc… Certains évaluent que ce sont jusqu’à 78kg d’insectes qui sont éliminés chaque
année par une seule famille de mésanges.
Donc à choisir entre une nature sauvage et une autre domptée, finalement le combat est le même; chacun doit y trouver sa place dans un équilibre parfois précaire et incertain,,,l’oiseau des villes contre l’homme des champs?
D’un côté, je débroussaille et les oiseaux viennent d’avantage se nourrir, mais ils n’ont plus leur nichoir naturel dans les bosquets sauvages.
En échange, je leur place des nichoirs et des mangeoires bien abrités d’éventuel prédateurs, alors et seulement, le concert peut commencer, le ballet des oiseaux va continuer!
Vous pouvez construire très facilement votre nichoir vous même avec un peu de matériel de récupération. Sinon, vous en trouverez des tout fait pour pas cher en jardinerie ou bien en ligne. Vous avez un nichoir dans votre jardin et voulez partagez votre expérience ? Venez en discuter sur les réseaux sociaux ! Enfin, trouvez d’autre conseils utiles dans notre section environnement.